Vialette Yannick

Ma recherche questionne la place et l’impact actuel des pratiques de tourisme scientifique dans les Alpes françaises mis en perspective par l’étude d’autres milieux.

Dans le cadre de ma thèse, le tourisme scientifique est ici vu comme l’ensemble des mobilités touristiques et de loisirs permettant un transfert et / ou une production de connaissances. Ce travail s’appuiera entre autres sur une démarche inversée permettant un transfert de connaissances et un retour d’expériences du sud vers le nord qui tend à montrer que quatre formes principales se distinguent : 1 - du tourisme d’exploration et d’aventure à dimension scientifique ; 2 - du tourisme culturel proche de l’écotourisme ou du tourisme industriel ; 3 - de l’écovolontariat scientifique ; 4 - du tourisme de recherche scientifique.

Dans un contexte de valorisation et de préservation des espaces naturels, ce travail cherchera à questionner comment le tourisme scientifique participe à la réinvention de ces espaces à travers les changements de représentations et les nouveaux usages et dynamiques territoriales qui en sont faits.

Ainsi l’hypothèse principale avance que cette forme de tourisme participe à réinventer la montagne en opérant un triple changement : 1 – permettre une sensibilisation aux enjeux globaux et notamment environnementaux ; 2 - participe et propose de nouvelles dynamiques territoriales en étant un levier nécessaire au développement local ; 3 - être le témoin d’une mutation sociétale en répondant à la quête de sens recherchée dans le tourisme et les pratiques de loisir.

D’autres hypothèses devront être approfondies : 1 - Le tourisme scientifique permet une appropriation du territoire et contribue à sa redéfinition par le transfert et la production de connaissances environnementales spécifiques ; 2 - le tourisme scientifique offre de nouvelles dynamiques territoriales soucieuses des enjeux environnementaux, répondant aux attentes locales notamment en terme de développement ; 3 - par la valorisation (transfert et production) scientifique d’un territoire, le tourisme scientifique permet de vivre une expérience personnelle répondant aux mutations sociétales visant à redonner du sens à ses mobilités touristiques et de loisirs.

Pour ce faire trois terrains seront travaillés : 1 - le massif du Mont-Blanc avec l’étude de projets de sciences participatives et de recherches en cours ; 2 - Le massif des Ecrins avec l’étude de projets du Jardin Alpin Joseph Fourier, les recherches qui y sont menées ainsi que des projets tels que Reflab ; 3 - les milieux souterrains et l’étude des médiations dans ces milieux. Ces terrains permettront de mettre en place des expérimentations et observations en lien avec des partenaires territoriaux et des projets scientifiques seront engagés.