Atelier de formation
Métropole montagne périphéries - « Je t’aime, moi non plus » : formes et contradictions du désir de montagne
Grenoble-Alpes Métropole
Du 05/09/2016 au 31/03/2017
Contexte du projet
Ce projet est issu d’une collaboration entre l’Institut de Géographie Alpine, le laboratoire Pacte et Grenoble-Alpes Métropole dont l’objectif est d’apporter des éléments de connaissance et d’analyse sur les relations entre la Métropole et ses montagnes, et ainsi contribuer aux questionnements et pratiques de la collectivité.
Avec 34 communes sur 49 classées en zone de montagne, Grenoble-Alpes Métropole a entrepris la définition d’une politique métropolitaine de la montagne. Cette politique inédite demande d’innover dans l’action et la construction institutionnelle, elle nécessite également une connaissance renouvelée des rapports entre territoires dans ce contexte particulier d’une montagne métropolisée.
Le laboratoire Pacte est associé dans un projet de recherches du LabEx ITEM intitulé « Telimep » (Territoire, Liminalité, Métropolisation) et en dirige la partie consacrée à la métropolisation. Ce projet fait l’hypothèse, d’une part d’une transformation des rapports aux espaces périphériques dans un contexte métropolitain, d’autre part que les montagnes présentent des conditions particulières qui entraînent (ou exigent) de renouveler les modèles de l’action publique.
Positionnement dans le LabEx ITEM
Le projet « Métropole montagne périphéries » propose d’associer la formation à la recherche menée dans le cadre de TéLiMéP par le biais d’un atelier de master IDT. Ces ateliers sont inscrits dans la formation et sont réalisés selon une procédure éprouvée. Ils se déroulent avec des étudiants de master 1 et de master 2 et ont pour but de placer les étudiants dans une situation « professionnalisante » de réponse à un appel d’offres.
Du point de vue pédagogique, le partenariat avec la Métropole répond à cette exigence de professionnalisation. Il s’agit de contribuer à la mise en place d’une politique inédite.
Dans le même temps, cet atelier pédagogique répond à un projet de recherche du LabEx sur les relations villes-montagne. Nous sommes donc ici dans une triple articulation recherche/formation/acteurs professionnels, où le LabEx ITEM est amené à jouer un rôle de facilitateur. Les porteurs du projet pédagogique interviennent également dans le projet de recherche, et sont donc à même d’animer et mettre en œuvre ce lien.
Contenu scientifique
La commande vise à analyser les contradictions du rapport à la montagne des habitants métropolitains. Ces habitants « métropolitains » sont des urbains-montagnards, dont les pratiques intègrent les espaces de montagne, soit qu’ils y résident, soit qu’ils la fréquentent pour leurs loisirs, soit qu’elle contribue simplement à leur qualité de vie en tant que paysage ou image. Ils sont porteurs d’un désir de montagne, et on peut supposer que pour eux tout particulièrement, la montagne représente un lien et une identité partagée. Mais ce désir est ambivalent car il contient aussi un désir de distinction. Comme l’ont montré nombre de projets, de liaison par câble, d’urbanisation ou d’extensions intercommunales, les urbains-montagnards ont eux-aussi tendance à s’opposer à des formes de proximité ou d’interdépendance trop fortes. Nous proposons d’analyser comment se manifeste cette dualité entre les interdépendances issues des pratiques et les différenciations issues des représentations. Les tensions pouvant s’observer entre pratiques et représentations ont des répercussions très concrètes dans les aménagements. Cette dualité sera notamment questionnée à partir d’échanges croisés entre les territoires dits « périphériques » et ceux qui se considèrent comme « centraux ». Cette dualité permet de comprendre que le gain en fonctionnalité d’un équipement n’est pas suffisant s’il est en contradiction avec sa signification symbolique. Elle conduit aussi à imaginer comment elle peut se traduire concrètement dans des solutions pratiques, dans les relations institutionnelles entre territoires et ainsi aider à penser autrement la mitoyenneté et le côte-à-côte.
Quelle innovation ?
L’innovation est d’abord sur le fond : la politique montagne de Grenoble-Alpes Montagne est en construction, et surtout co-construction. Dans cette phase elle se co-construit avec les établissements de formation et de recherche auxquels la Métropole a fait appel en raison de leurs capacités d’expertise.
L’innovation est également dans les méthodologies employées. Plusieurs méthodologies sont mises en œuvre : entretiens, questionnaires, focus groups. L’innovation apparaît dans la mise en place d’entretiens dits embarqués, réalisés pendant le temps de déplacements des navetteurs. Cette technique ouvre sur une connaissance des représentations de l’espace en situation de mobilité. Elle permet de comprendre le rapport à l’espace lié à des situations de déplacements. Elle a déjà été expérimentée, en formation et recherche, mais reste à améliorer, notamment pour des procédures moins lourdes et moins coûteuses. L’atelier contribuera à affiner cette méthodologie.