Ouvrage

Transition récréative et écologie corporelle

Le monde n’en finit pas de changer et d’être engagé dans une course perpétuelle à l’innovation et à la création de nouveaux produits, services et aménagements. Les réformes territoriales se succèdent pour repenser l’action publique. Les médias nous annoncent sans cesse des recompositions en cours qui viennent bousculer les équilibres géopolitiques mondiaux. À côté de cette accélération perpétuelle des univers économiques, culturels ou technologiques, d’autres acteurs s’engagent pour limiter les excès de vitesse, ralentir la course au toujours plus et envisager des transitions énergétiques, alimentaires ou politiques pour lutter contre la surchauffe de nos sociétés entropiques. Dans cette ambivalence portée par les uns et les autres, le corps n’échappe pas à ces interrogations et ces mouvements : certains acteurs souhaitent augmenter la performativité des corporéités dans différentes scènes sociales, ludiques, sportives et professionnelles, pendant que d’autres s’engagent dans la voie d’une écologie corporelle douce à la recherche de relations plus respectueuses des éco-bio-systèmes concernés. Si le transhumanisme et la cyborg-culture ouvrent des perspectives intéressantes et stimulantes – et controversées – pour amplifier nos rapports au mouvement, à la motricité, à la santé biologique et au sensible, d’autres orientations souhaitent interroger la notion de transition récréative en lien avec l’écologie corporelle en mutation.

C’est dans cette perspective que le GDRI 836 CNRS ECAPAS en lien avec l’UMR PACTE a organisé un colloque en juin 2016 pour réfléchir avec différents chercheurs et présenter des travaux de recherche qui interrogent la place de la transition dans les pratiques récréatives de nature. La perspective théorique souhaitait discuter des différentes manières de faire usage de la notion de transition étant donné que, comme bien des notions, la signification donnée à un mot renvoie à des interprétations et à des pratiques sociales, parfois bien différentes. Dans le cadre de cet article, il s’agira de présenter une matrice de lecture des usages de la transition pour saisir les différentes manières de proposer une lecture des dynamiques récréatives contemporaines. Cette réflexion intéresse le Labex ITEM à double titre : d’un point de vue théorique sur la question du changement social et territorial, que la notion de transition éclaire et d’un point de vue thématique sur les activités de nature et de tourisme, vecteur important des transformations de l’espace montagnard.

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Références

Auteurs : Corneloup Jean

Editeur : Les carnets du LabEx ITEM

Date de publication : 07/02/2017

Lien : https://labexitem.hypotheses.org/271

Soumis par Vincent Rauzier le mar, 07/02/2017 - 11:54