Mérot Antoine

Ma recherche de thèse porte sur les nouvelles pratiques de compostage, en milieu urbain et rural. M'intéressant aux continuités et discontinuités entre ces deux espaces, je me penche plus particulièrement sur les interrelations contemporaines des mondes humains et non-humains. Un travail prenant nécessairement en considération le contexte global de transformations environnementales et climatiques, impactant sur nos sociétés et leurs manières d'être au monde.Cette recherche est rattachée au projet AlpSols porté par le Labex ITEM (Innovation et Territoire de Montagne). S'inscrivant dans une approche interdisciplinaire, celui-ci se propose d'étudier et de comprendre les rapports sociétés/sol en milieu alpin et montagnard. Ayant personnellement suivi des formations universitaires multidisciplinaires, je suis également attentif au travail en partenariat avec d'autres chercheurs (laboratoires IRSTEA, le PACTE, le CRESSON (Centre de Recherche sur l'Espace Sonore et l'Environnement Urbain), le CREA (Centre de Recherches et d’Études Anthropologiques) de Lyon 2.

De ce fait, le corpus théorique exploité réuni aussi bien des anthropologues que des sociologues, des géographes, des urbanistes que des architectes ou encore des philosophes. Ainsi, les Humanities Studies, la Human-Geography, la Polical Ecology et la science phénoménologique de même que l'anthropologie écologique me serviront de cadre d'analyse. Je porterai également une attention soutenue aux réflexions très actuelles portant sur les notions « d'Anthropocène » et de « Chthulucène » (Donna Haraway, 2016).

La méthodologie de recherche déployée, s'inspirant essentiellement des pratiques anthropologiques, se construit également autour de cette approche transdisciplinaire. Tout en restant pleinement intégrée dans les pratiques des sciences sociales, mon travail de terrain s'articule autour de différentes démarches. Me basant sur les concepts « d'anthropologie immersive » et de slow sciences, je récolte les données par le biais d'une pratique inductive et sensorielle du terrain. En complément, la sociologie déductive me sert de guide dans l'élaboration de questionnaires et d'entretiens semi-directifs. Ainsi, mon travail se positionne entre un engagement – inspiré par la sociologie pragmatique et le principe de « co-construction » – avec les acteurs rencontrés au quotidien, et un détachement nécessaire à la l'élaboration d'une réflexion socio-anthropologique de recherche.

Les premières donnés recueillies auprès d'associations, d'institutions, de jardins partagés, de maraîchers, d'habitants-riverains, de composteurs pratiquants en pieds d'immeubles ou bien en lombricomposteurs, laissent présager une situation riche et complexe au sein de la métropole grenobloise. J'ai pu, pour le moment, observer entre les milieux ruraux et urbains, une certaine transformation de la sémantique du compost, alors que les pratiques de compostage semblent analogues. De même, ces nouvelles dynamiques de réappropriation de la terre en milieu urbain comme semi-montagnards et montagnards, seraient liées à une réflexion sociétale proche de l'écologie politique.

Mail : antoine.merot[at]irstea.fr