Atelier de Réflexion Prospective

Atelier de Réflexion Prospective sur un futur programme de recherche en Moyenne et Haute Maurienne

Maurienne
Du 17/02/2016 au 01/06/2018

Contexte et enjeux

L’un des enjeux proposé à la communauté scientifique, dont le LabEx ITEM, consiste à favoriser l’émergence de démarches multidisciplinaires, interdisciplinaires et/ou transdisciplinaires. Cet enjeu, parfois présenté comme une injonction, contradictoire avec la structuration classique du monde de la recherche, n’en est pas moins un beau défi à saisir et un défi d’importance, en particulier lorsqu’il s’agit de travailler sur des objets multifacettes, tel que l’environnement ou le territoire.

Le point de vue défendu pour cet atelier est celui que l’interdisciplinarité, voire la transdisciplinarité (c’est-à-dire les formes les plus ambitieuses des croisements disciplinaires) se construit plus aisément à partir d’un objet commun, un objet à la fois suffisamment bien défini pour que les différentes communautés puissent s’y référer et travaillent effectivement sur un même support, mais également un objet suffisamment ample pour en permettre l’analyse sous de nombreuses facettes et à partir de disciplines variées.

L’ARP s’organise autour de l’espace géographique de la Moyenne et Haute Maurienne, de Saint Jean de Maurienne jusqu’à Bonneval. Ce territoire dispose d’un certain nombre d’atouts eu égard à la démarche proposée :

  • de nombreux chercheurs en ont déjà investigué de multiples facettes, notamment au sein de la communauté Grenoble Alpes ;
  • il s’agit d’un territoire de montagne historiquement caractérisé par des activités humaines assez variées ;
  • il est en partie concerné par le Parc National de la Vanoise, avec tout ce que cela implique de tension entre les enjeux de la protection de la nature et enjeux économiques et sociaux ;
  • il a été le théâtre d’événements extrêmes qui posent la question de sa résilience présente et future face à des risques avérés ;
  • bien que conventionnellement proposé comme un territoire homogène (la vallée de la Maurienne), il s’agit d’un territoire assez divers, entre la vallée proprement dite, industrialisée et traversée par des infrastructures lourdes, les communes d’altitude favorisées par le tourisme d’hiver, la Haute Maurienne et le col du Mont Cenis, lieu de passage historique vers l’Italie et aujourd’hui plutôt enclavée. Ces différences sont donc à la fois topographiques, climatiques, écologiques et économiques.

Parmi les travaux menés ces dernières années en Maurienne, l’essai mené à Aussois par une vingtaine de chercheurs de disciplines diverses afin d’établir les bases d’une écologie territoriale, paraît à même de servir de noyau fédérateur. L’ouvrage issu de ce travail (Essai d’écologie territoriale : le cas d’Aussois en Savoie, sous la direction de Nicolas Buclet aux Editions CNRS) pose un certain nombre de bases méthodologiques, propres à favoriser une interdisciplinarité autour d’un même objet et d’un objectif de compréhension commune.

En parallèle, depuis deux ans un chantier expérimental a été initié dans le cadre du LabEx ITEM avec la commune de Villarodin Bourget, et plus largement avec la Haute Maurienne. Ce chantier provient d’une demande faite au Labex, via l’équipe municipale mais qui est portée très largement par l’ensemble de la population et a déjà donné lieu à deux sessions de travail en 2014 et 2015, avec des étudiants du master histoire spécialité HISO, débouchant aussi sur une production (posters et montages audio) restituée à la population. Dans un contexte de mutations imposées (loi sur les recompositions territoriales, projet du LTF, … ) acceptées (le foncier) ou anticipées (l’évolution de la station), la population de ces communes, au premier desquelles Villarodin, a décidé de travailler avec des chercheurs du Labex, spécialistes des territoires de montagne. Pour eux, le but est d’arriver, avec l’aide d’un regard extérieur de chercheurs qui partagent avec les populations la connaissance de l’histoire longue et immédiate du territoire, à comprendre celui-ci, analyser ses forces et ses faiblesses et prévoir les orientations nouvelles pour continuer à exister dans ces hautes vallées. Cette approche globale qui utilise les démarches de la micro-histoire, destinée à fédérer les approches pluridisciplinaires, entre dans les objectifs du Labex en raison du caractère interdisciplinaire, de la conduite mutuelle d’un projet initié par les acteurs du territoire, et des objectifs d’application de la recherche. Il se relie à un autre projet de recherche (TElimep) dans ses dimensions frontalières, peut bénéficier de l’apport de deux thèses en cours : une du Labex, une de l’Arc 7 sur les dynamiques territoriales, et du réseau de chercheurs de l’arc alpin.

Les attentes de l’atelier (ARP) rencontrent donc parfaitement celles du chantier Maurienne au sein duquel l’ARP va s’inscrire.

Le contexte est par conséquent particulièrement favorable à l’émergence d’un programme pluriannuel interdisciplinaire et transdisciplinaire visant à :

  • approfondir les méthodologies d’analyse d’un territoire sous ses différentes facettes écologiques, spatiales, temporelles, économiques et sociales ;
  • construire des habitudes de travail et des repères communs entre disciplines et entre grands champs disciplinaires (sciences humaines et sociales, géosciences, sciences de l’environnement) ;
  • rendre possible, à partir de cette méthodologie, l’élaboration de diagnostics territoriaux visant à aider les acteurs du territoire à se penser et à penser l’avenir du territoire ;

Soumis par lba_admin le mer, 17/02/2016 - 00:00

Membres partenaires

Buclet Nicolas

Responsable scientifique

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