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Mothe Caroline

Mes recherches portent essentiellement sur la question de la gouvernance territoriale dans les stations de montagne et sur  son importance dans les différentes problématiques qu’elles rencontrent. Deux principaux projets sont en cours :

  1. Si le lien entre gouvernance territoriale et diverses formes de proximités (géographique, organisationnelle et institutionnelle) est aujourd’hui affirmé, il reste toutefois à déterminer comment de telles proximités peuvent être construites en stations de montagne.  L’objectif de cette recherche est de déterminer si et comment un objet frontière peut créer les proximités nécessaires à la mise en place d’une gouvernance territoriale en stations de montagne. L’étude qualitative porte sur la création d’une charte de développement durable entre les stations de Combloux, Cordon et Praz-sur-Arly en Haute-Savoie. Les résultats montrent, qu’au-delà de la proximité géographique entre les stations, la charte a permis de créer une proximité institutionnelle avec le support d’un intermédiaire extérieur (ici, un cabinet d’études) menant à une forme de gouvernance territoriale inter-stations capable de soutenir l’action collective.
  2. Les stations de sports d’hiver, et les territoires de montagne de façon générale, représentent un véritable centre d’intérêt aujourd’hui, et ce à plusieurs égards. En effet, touristes, propriétaires, acteurs économiques et institutionnels du territoire ont tous des attentes et des intérêts variés, mais qui convergent vers les loisirs de montagne. Le séjour touristique est le moteur essentiel du développement des stations. Aujourd’hui, l’évolution des stations est questionnée par de nouveaux phénomènes liés aux mutations touristiques, résidentielles et économiques, qui remettent en question la capacité d’adaptation de ces territoires. La réhabilitation de la station dans son ensemble, et en particulier le renouvellement du parc immobilier vétuste, constituent aujourd’hui des enjeux majeurs pour l’avenir de ces stations, notamment celles de moyenne montagne. En effet, une simple réhabilitation et mise aux normes, tout en conservant le même usage touristique, semble a priori peu envisageable, compte tenu des évolutions climatiques et économiques. Se pose alors la question soit de reconstruire, soit modifier, soit réhabiliter avec changement d’usage. Cette question est complexe car elle fait intervenir différents acteurs qui peuvent avoir des objectifs contradictoires : les propriétaires ou copropriétaires, les gestionnaires, les usagers, les communes. La spécificité de ce problème concerne de ce fait le caractère collectif de la prise de décision. Ces préoccupations relatives à la préservation du patrimoine et au développement touristique et économique des stations de montagne impliquent une gouvernance plus élargie (Gerbaux et al., 2004). Cette étude s’inscrit ainsi dans une problématique d’aide aux décideurs quant à l’émergence d’innovations territoriales et de propositions concrètes dans une perspective de performance globale. L’enjeu du projet est de parvenir à fédérer les acteurs autour d’un projet commun et d’objets frontières, appréhendés comme des espaces collectifs (Star et Griesemer, 1989). L’hypothèse est que ces objets, s’ils sont suffisamment adaptables et accessibles, peuvent favoriser la coopération entre les différents partenaires, rendre plus perméable le travail collectif et faire converger les pratiques autour d’un projet commun stable et cohérent, et ainsi favoriser l’innovation territoriale (Chia et al. 2008). Cette recherche vise donc à répondre à la problématique suivante : comment penser autrement l’aménagement et le développement des territoires de montagne ? Nous l’aborderons sous l’angle de la participation des propriétaires/résidents/touristes à la réflexion collective et à une gouvernance élargie

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