Atelier de formation
L'immersion territoriale pour former à l'innovation par l'innovation
Du 07/09/2015 au 31/08/2016
La réponse à l’Appel à Projets pédagogiques du Labex ITEM, a permis de soutenir trois modules de formation interdisciplinaires proposés dans le cadre du Master 2 STADE en réseau entre les cinq centres rhônalpins (Ecole Normale Supérieure de Lyon, Ecole Nationale des Mines de St Etienne, Université Joseph Fourier (Grenoble), Université J. Monnet (St Etienne) et Université Savoie Mont-Blanc); en vue de doter ces modules de moyens susceptibles d’alimenter le projet de recherche « Singulariser les Territoires de Montagne » à travers trois stages de terrain qui se sont déroulés entre septembre 2015 et février 2016 dans deux des territoires étudiés dans ce programme de recherche (PNR/Geopark Massif des Bauges et Grand Projet Rhône-Alpes Ardèche) et dont les acteurs ont été fortement associés à la construction et au déroulement des formations.
Ces modules ont contribué à la collecte de données d’enquêtes et documentaires ainsi qu’à des relevés de terrain numériques (cartographie, 3D). Les chercheurs et les acteurs locaux impliqués dans le programme de recherche « Singulariser… » ont été à la fois les commanditaires et les encadrants de ces travaux de terrain; ils ont apporté à la formation les apports méthodologiques et théoriques en lien avec les questions posées du point de vue du programme de recherche. Les travaux des étudiants ont été restitués in fine aux chercheurs et aux acteurs mobilisés dans la formation à travers des supports variés (restitution publique, webdoc, modèles 3D, contribution à des forums en réseau, dossier de synthèse) qui font l’objet aussi d’une valorisation via les outils du Labex (carnet « Au Top ! » et HAL – LabEx ITEM).
La dimension innovatrice du projet est soulignée à la fois dans les contenus et méthodes pédagogiques (approche interdisciplinaire et analyse de systèmes complexes in situ, étudiant acteur de sa formation, environnement numérique d’apprentissage), par l’intégration des étudiants dans un programme de recherche in vivo et in situ (appropriation d’une commande de travaux et apports de résultats d’observation, co-construction de l’analyse avec les chercheurs et les acteurs), et par l’expérimentation d’une restitution, via un téléforum, d’une expérience d’innovation en « grandeur réelle » et temps contraint (projet Intergeo-Innodéfi labellisé par l’Idefi Promising).
LIENS AVEC LE PROJET « SINGULARISER LES TERRITOIRES DE MONTAGNE » ET « ANCRAGE TERRITORIAL »
Les chercheurs associés ont produit les éléments nécessaires pour mettre les étudiants en situation d'analyser l’objet problématique retenu dans chacun des deux territoires à partir de leurs différentes approches disciplinaires (géographie, archéologie, ethnologie, géomorphologie, socio-économie). Le principe de la classe inversée a été au cœur de cette approche afin de rendre l’étudiant en présentiel acteur de sa formation.
L’objet problématique de chacun des modules a été construit en lien avec le thème central du projet « singulariser » visant à interroger la dialectique durabilité/changement à l’œuvre dans des stratégies territoriales de labellisation. Il a mobilisé les différentes dimensions envisagées de la labellisation comme idéal de conservation (sauvegarde, perpétuation, équilibre) et de valorisation (usage, ressource, accès, interprétation), autour d’enjeux relatifs à la vulnérabilité, à la distinction et au développement des territoires. Les trois modules ont apporté une contribution directe à l’appréhension de ces dimensions.
Plus spécifiquement les travaux se sont appuyés sur des matériaux réunis au préalable (documents de recherche, bibliographie, documents institutionnels associés aux processus de labellisation) ou construits à l’occasion des journées de terrain (entretiens et enquêtes, relevés numériques de terrain). Les observations et analyses ont porté sur les processus de patrimonialisation et ont permis aux étudiants de se familiariser avec les représentations du territoire (cartes, lieux, symboles, images, récits) et leur inscription dans le temps (découpage temporel) ; d’identifier la nature des objets patrimoniaux (objets emblématiques) et d’appréhender les valeurs patrimoniales qui leur sont accordées. Par-là les travaux ont alimenté les axes de recherche (AR2 et AR4) en s’intéressant aux logiques produites par la labellisation : la définition de périmètres (géographiques et sectoriels) d’actions ; les modes de gouvernance et formes de participation des sociétés a priori concernées dans les territoires.
L’ancrage territorial du projet a été facilité par les proximités déjà établies entre les chercheurs et les acteurs des deux territoires (collectivités locales : PNR du massif des Bauges et des Monts d’Ardèche, GPCPA…) ; ceux-ci ont été impliqués dans la co-construction des ateliers-terrains, dans la formation et dans les restitutions de résultats.