Atelier de formation
Montagne et Métropole : Le Parc Naturel Régional du Pilat dans l’aire métropolitaine Saint-Etienne Lyon. Imaginaires, représentations, pratiques et usages.
Parc Naturel Régional du Pilat, Saint-Etienne, Lyon, Vallée du Gier
Du 06/09/2016 au 28/04/2017
Ces deux dernières années universitaires (2014-2015 ; 2015-2016), le LabEx ITEM a soutenu les étudiants du Master 1 Urbanisme et Coopération Internationale et les étudiants du Master 2 Erasmus Mundus International Cooperation and Urban Planning de l’Institut d’Urbanisme de Grenoble pour mener à bien des ateliers de projet à Rive-de-Gier.
A l'issu de ces deux ateliers, les responsables pédagogiques orientent l'atelier 2016-2017 selon deux axes :
- La montagne : un objet, un sujet, un filtre, un cadre d’interprétation… pour définir une stratégie territoriale dans une métropole hétérogène ?
- L’expérimentation pédagogique : apprendre par l’expérience de la rencontre, de la différence (de discipline, de langue, etc.), de l’autonomie.
La montagne ////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
Suite au travail mené durant deux années universitaires autour de Rive-de-Gier, le PNR du Pilat est devenu un point central de la réflexion des étudiants : en deux années universitaires, la montagne est progressivment passée d’un décor à un objet d’analyse, un cadre d’observation :
- Envisager les liens et les discontinuités entre le PNR du Pilat et la vallée industrielle ;
- Comprendre qu’à l’étagement altitudinal de la végétation s’ajoutait un étagement social ;
- Entre le haut et le bas, connaitre les pratiques de mobilité quotidienne mais aussi de loisirs ;
- Comprendre les effets de ressources et appréhender ainsi les inégalités d’accès à ces ressources ;
- Discerner les enjeux entre opportunités de projets et protection environnementale : le barrage de Couzon comme base de loisirs ? Privilégier un aménagement doux, discret, confidentiel pour les randonneurs avertis ?
L’ouverture avec le Parc Naturel Régional du Pilat permettra un changement d’échelle et de mettre à profit le savoir par le fond de vallée pour dorénavant retourner le regard.
Voir par le haut, entrer par le sommet.
Pour l’année 2016-2017, l'atelier sera contractualisé avec le PNR du Pilat pour engager au coeur du sujet l’objet montagne. Il était la marge, il devient le centre, le prisme par lequel nous regarderons la métropole (comme objet théorique avant même sa double réalité administrative : Lyon et Saint-Etienne). Peut-être sommes-nous dans un territoire qui est bien de montagne mais qui s’ignore en tant que tel. Conformément à notre posture de co-élaboration des ateliers avec les acteurs locaux, nous ne pouvons lister ici ce que nous entreprendrons avec le PNR. Nous proposons ici deux entrées :
- une par les imaginaires et les représentations
- la seconde par les pratiques et les usages pour dessiner les caractéristiques et les enjeux de justice sociale quant à l’accès à la montagne, de mixité sociale, de mobilités douces, d’adaptations aux ressources face aux défis écologiques, d’évolutions des paysages, etc.
Expérimentation pédagogique///////////////////////////////////////////////////////////////////////
Deux aspects semblent pivots, celui de l’expérience de l’autonomie et celui de l’expérience de la rencontre et de la différence.
Nous nous mettons en posture, non pas de transmettre mais d’accompagner l’étudiant dans son cheminement. Nous tentons de mettre en oeuvre les conditions de l’autonomie comme moyen (être autonome dans le faire : faire projet) pour une autonomie comme fin (devenir adulte responsable en conscience). Nous visons donc une émancipation des étudiants. Nous les accompagnons dans l’atelier à s’engager dans le terrain, à se saisir de questions, de rencontres, à imaginer, créer. Nous sommes là certes, mais eux sont aux manettes. Il peut y a donc des contreparties : les rendus sont largement perfectibles et parfois ils n’entendent pas nos mises en garde et s’engagent sur des sujets, des réflexions arides ou improductives.Mais les étudians font d’eux-mêmes, ils essayent, se confrontent, s’énervent parfois contre une équipe enseignante qui ne leur propose pas la boîte à outils magique du parfait urbaniste. Enfin, l’expérience de la rencontre et de la différence est un autre pivot de notre pratique d’atelier, nous la considérons féconde et profitable. C’est la pratique et la confrontation dans la relation, de soi avec le monde. Faire avec et savoir-être dans sa relation au terrain
Le première rencontre est pluridisciplinaire. Les étudiants ont des origines disciplinaires variées et forment une équipe de travail plurielle, hétérogène et complémentaire : urbanisme, géographie, architecture, paysage, histoire, économie, droit, sciences de l’ingénieur. Les langues aussi sont diverses : deux promotions se mélangent l’une francophone et l’autre anglophone. Les langues de travail sont l’une ou l’autre en fonction du lieu et du temps. Français, anglais assurément, mais on entend souvent dans l’atelier le turc, l’arabe, le polonais et l’italien. Les étudiants polyglottes rencontrent un territoire lui aussi polyglotte où les diasporas, les associations communautaires, ceux d’ici et de là-bas se mêlent et dessinent, des sommets au fond de vallée, une géographie linguistique variée.
L’expérience de la rencontre se fait aussi par les différences d’âges. Les plus âgés, habitués des réunions d’associations, des tables rondes participatives sont présents évidement. A quelque chose près, c’est un peu la même classe d’âge que les élus de la région ou les responsables des services techniques des métropoles. Presque en balancier, les enfants et les adolescents font partis aussi de l’expérience d’atelier. Les étudiants vont dans les classes d’écoles élémentaires et travaillent avec une classe de seconde du Lycée Georges Brassens. Les jeux de générations colorent l’atelier. L’expérience d’être parfois plus jeune, parfois plus vieux, posture d’ascendance, sinon de domination, qui se vit et s’expérimente dans la relativité.