Projet de recherche
AlpSols : Approche interdisciplinaire des rapports sols/sociétés en milieu de montagne à l’heure du changement climatique
Du 01/07/2016 au 30/06/2018
Le projet AlpSols vise à développer une approche interdisciplinaire de l’évolution des interactions entre sociétés et sols alpins à l’heure du changement climatique. Porté par Céline Granjou (sociologue de l’environnement et des sciences, Irstea Grenoble DTM) et Lauric Cécillon (écologue du sol Irstea Grenoble EM), il repose sur une équipe interdisciplinaire de chercheurs en sciences sociales et en sciences du sol. Il associe cinq laboratoires (DTM et EM, Irstea Grenoble ; Pacte ; Leca ; Edytem), et est adossé à un partenariat avec l’Université de Western Sydney.
Le projet vise à rendre compte des interactions entre sociétés et sols alpins en questionnant en particulier la reconfiguration des rapports au sol en lien avec le changement climatique. En effet, les représentations du sol se trouvent aujourd’hui interpellées par la percolation de nouveaux scénarios climatiques qui ne s’articulent plus uniquement autour de variables atmosphériques (température de l’air, concentration de gaz à effets de serre) mais tendent à accorder une place croissante au fonctionnement du sol. Par exemple, des travaux récents suggèrent que l’on peut s’attendre à une augmentation des quantités de carbone émises par les sols alpins avec le réchauffement climatique.
Le développement de nouvelles technologies de mesures physiques (mesures automatisées, télétransmission) et de génomique environnementale donnent aujourd'hui un accès sans précédent aux caractéristiques biophysiques et à la biodiversité du sol. En dépit d’un indéniable processus de mise à l’agenda des « services » rendus par le sol au niveau international (Global Soil Partnership créé sous l’égide de la Food and Agriculture Organization) et national (quatre pour mille), l’énorme stock de biodiversité souterraine et son rôle vital dans les cycles de la biosphère restent mal connus et peu pris en compte dans les régulations existantes, au regard par exemple de l’air ou de l’eau. Dans le cadre de la Convention Alpine, un protocole de protection des sols existe depuis 1991 (décret en 2006); axé sur l’érosion, les mouvements de terrain et les risques de pollution, il donne peu de place aux enjeux de fonctionnement écologique du sol. Dans le cadre des espaces protégés alpins le sol « vivant » est également rarement abordé en dépit d’un intérêt croissant pour le monitoring et les fonctions des sols notamment dans l’épuration de l’eau.
AlpSols veut contribuer à explorer les relations entre changements sociaux et transformations environnementales ainsi qu’à l’adaptation de la gouvernance alpine pour une meilleure durabilité face aux changements globaux. Il inclut un objectif de sensibilisation des acteurs aux rôles remplis par les sols (notamment : pool de biodiversité, épuration des eaux et des déchets, régulation du climat).
Le LabEx ITEM consacre une enveloppe maximale de 36 636 € répartis sur la durée globale du projet selon un budget prévisionnel révisé annuellement.